C'est accompagné de mes cinq drôles de dames que nous nous sommes rendus à Dourbies afin de débuter le tour de l'Aigoual pendant 4 jours. Au programme 80 km, 3 200 m de dénivelé positif et négatif, une ambiance de folie, très très féminine.
Cette randonnée sillonne le parc national des Cévennes et offre une grande variété de paysages, entre la forêt dense qui s’étend au sud-est du Massif central, dans les départements du Gard et de la Lozère, basses vallées cévenoles descendant vers l’Hérault, crêtes granitiques culminant à 1565 m d’altitude au mont Aigoual ou encore les pentes douces rejoignant progressivement les causses calcaires.
A cheval sur deux départements (Gard et Lozère), le Mont Aigoual délimite deux zones entre l’Océan Atlantique et la Mer Méditerranée, c’est la ligne de partage des eaux. Dans cette nature s’associent la faune et la flore qui abritent les cerfs, les chevreuils, les mouflons, les aigles…
Jour 1 : Dourbies - Meyrueis
Un soleil bien présent nous accompagne pour cette première étape de notre séjour en direction de Meyrueis. Une pause croissant et café avant le départ et nous grimpons tranquillement à travers un terrain herbeux et caillouteux pour atteindre le col du Suquet. Quelques vaches paissent tranquillement en nous regardant marcher. Nous atteignons la forêt de l'Aigoual et descendons par un sentier verdoyant et odorant pour rejoindre le hameau de Saint-Sauveur des Pourcils où une pause pique-nique nous attend.
Peu après, nous rejoignons le GR6 peu avant Meyrueis à la pierre plantée. Nous arrivons à destination au gite de la Draille afin de poser nos sacs et profiter d'une bonne douche et d'un repos bien mérité avant la seconde étape qui nous mènera au sommet de l'Aigoual à 1555m d'altitude.
Jour 2 : Meyrueis – Refuge de l’Aigoual
La météo est encore avec nous ce matin pour notre départ vers l'observatoire du mont Aigoual. Une étape qui monte tout du long (20km). Nous reprenons le GR66 alternant des zones boisées et dégagées qui nous permettent de profiter du paysage magnifique qui s'offre à nous. Nous marchons tous d'un bon pas et la journée d'hier ne semble pas avoir laissée trop de traces sur les organismes. Nous frôlons le puech Pounchut et pénétrons dans la forêt du Crouzet. Difficile d'imaginer que ces grands espaces étaient complètement nus du fait de l'exploitation intensive de la forêt au XVIIème siècle. Heureusement, un reboisement massif a permis de reverdir ce territoire au combien stratégique.
Un arrêt pour écouter le brame du cerf sur le versant opposé de la colline. Impressionnant !
Après le hameau de Cabrillac, le sentier s'élève de manière plus prononcée pour atteindre le refuge de l'Aigoual comme si l'on souhaitait garder le meilleur pour la fin. Ça grimpe, ça descend, c'est une alternance de montées et de descentes jusqu'à l'arrivée à l'observatoire. Ouf, nous sommes soulagés et le temps nous permet même de visiter les environs et de prendre quelques photos avant que la météo ne se dégrade rapidement.
Jour 3 : Refuge de l’Aigoual - l'Espérou
Après une nuit très agitée avec de fortes rafales de vent et de la pluie en grande quantité, nous voici en pleine tempête perché au sommet de l’Aigoual. Un itinéraire bis est prévu. Malgrès cela, le temps se dégrade encore et c’est un bel épisode Cévenol qui s’abat sur le refuge. Heureusement, le gérant propose de nous descendre au village de l’Espérou afin de nous éviter les 7 km sous ce déluge. Deux allers/retours plus tard, nous étions confortablement installé aux bar-restaurant le Passage de l’Espérou en attendant que la tempête passe et que le gîte soit disponible. Nous décidons de déjeuner sur place en savourant une bonne omelette aux cèpes. Ouf ! Il n’aurait pas été prudent de se lancer sous la tempête. Une journée de repos donc pour le groupe, ce qui permet de partager quelques fous rires et de formaliser les 10 commandements d'une randonné itinérante avec d’Occitanie-rando. Ces 10 commandements sont issus de véritables expériences durant le séjour. Merci les filles pour ces recommandations qui nous serviront dorénavant de bible à chaque randonnée.
Les voici donc :
1. Sans brosse à dents électrique tu viendras
2. Moins de 10 kilos ton sac fera
3. Sans te plaindre les kilomètres tu feras
4. Plus d'hommes au club tu recruteras
5. De coller une étiquette tu t'abstiendras
6. Tes spécialités tu partageras
7. Toute opportunité tu saisiras
8. Ton animateur préféré tu chouchouteras
9. Du caractère de Fred tu t'accommoderas
10. D'une bonne dose d'humour tu t'accompagneras
Jour 4 : l’Espérou - Dourbies
Après une bonne nuit de sommeil, la météo s’est légèrement améliorée même s’il pleut toujours et que les températures ont chutées durant la nuit. C’est donc bien équipé que nous démarrons notre 4 eme et dernière étape en direction de Dourbies. Ça grimpe dès le départ pour accéder au col de l’Espérou puis au col de la Serreyrède avant d’emprunter le GR62. Nous passons proche des vestiges de l’abbaye du Bonheur et traversons le village de Camprieu-Saint-Sauveur pour atteindre le hameau de Lafargue. Un passage à gué pour traverser le ruisseau le Trévezel qui est gonflé par les pluies de la veille. On hésite à sauter de rocher en rocher pour traverser puis nous optons pour la sécurité en nous déchaussant et en traversant à pied, chaussures à la main. Un long passage dans la forêt de l’Aigoual, haute en couleurs et ambiance de film fantastique avec la brume qui nous accompagne.
Une pause déjeuner rapide au col des Ubertes (Brrr il fait froid et humide !) et nous voilà à nouveau sur les sentiers forestiers direction le col du Suquet. De là, descente to schuss vers le village de la Dourbies où nous attendent les véhicules.
Et pour conclure…
Côté parcours et paysages, nous avons été gâtés car nous avons profité de la diversité de panoramas que propose le massif de l’Aigoual avec son sol granitique, ses pentes raides sur les versants du sud, ses crêtes arrondies recouvertes de bruyères et de verdure ainsi que son immense forêt colorée et odorantes.
Même si les drôles de dames auraient aimé un peu plus de participants masculins, cela n’a pas posé de problème, même si pour moi ce fût « long…très long tout de même » (plaisanterie du séjour ?). A notre actif, quelques anecdotes qui nous ont bien fait rire tout au long de notre périple comme par exemple, une opportunité qui n’a pas été saisie au refuge de l’Aigoual, une brosse à dent électrique cachée dans un sac à dos, des produits de beauté pour avoir la peau douce au « format familiale », un sac de près de 13 kg alourdi de diverses bouteilles métalliques contenant des boissons chaudes…Sans parler de ce que j’aurai pu encore découvrir en vidant les sacs à dos ? (faut que j’améliore encore ma stratégie sur la préparation des sacs).
Une randonnée à faire ou à refaire au printemps mais en inversant le sens du parcours. J’ai déjà mis à jour le calendrier pour y intégrer cette nouvelle rando qui se déroulera du 26 au 29 mai 2022 (Info & Inscription : Tour du mont Aigoual - GR66 - 4 jours). A vos marque, prêt, inscrivez-vous !
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